Chronique #49 - Le Parfum, Patrick Suskind

By Camille - juillet 17, 2020



Je ne suis pas sûre de pouvoir décrire ce roman autrement qu'en disant qu'il est vraiment spécial. Beaucoup de monde m'en parlaient, me le conseillaient et j'ai fini par me laisser tenter. On m'avait promis une belle description des odeurs et pour le coup c'est vrai que c'est l'un des grands points positifs de ce roman. En revanche, côté narration j'ai eu plus de mal... 

Dans ce roman, on suit les aventures de Jean-Baptiste Grenouille, garçon étrange né sans odeur mais avec des capacités olfactives décuplées. Grenouille reconnaît les gens à leurs odeurs, peut deviner la composition exacte d'un parfum : c'est un prodige. Le début du roman nous plonge directement dans son quotidien un peu particulier, jusqu'à ce qu'il rejoigne une parfumerie pour y travailler. Jusqu'ici, j'étais vraiment conquise par ce roman qui avait l'air d'être un parfait petit bijou. J'ai été tout de suite immergée dans ce monde olfactif dans lequel nos sens sont perturbés rien qu'en lisant : on ne décrit rien visuellement, tout passe par ces fameuses odeurs. C'est déconcertant et passionnant. Grenouille a beau être un garçon étrange, on suit son génie avec beaucoup d'envie, nous demandant ce qui va bien pouvoir suivre. 

Et puis tout est retombé. Le roman se transforme presque en un voyage initiatique dans la deuxième partie, avec un Grenouille qui vagabonde et nous offre une réflexion sur la société et les hommes par les odeurs. En soi, c'était au départ captivant, jusqu'à ce que je finisse par m'ennuyer face au manque d'action durant près de 100 voire 200 pages. Il ne se passait véritablement rien. J'ai décroché. Sans trop en dire, on finit par retrouver, après ce long passage, le dynamisme du début. Les derniers chapitres m'ont donc beaucoup plu et allaient encore plus loin dans la réflexion et la folie, tout en gardant un certain nombre d'actions qui permettaient au lecteur de rester captivé. On débouche alors sur un final que j'ai trouvé tout à la fois grandiose, magistral... mais aussi complètement improbable, particulier, déconcertant. Ayant vu le film il y a quelques années, je me rappelais de cette fin, mais ça reste tout de même quelque chose de vraiment étrange à lire, et je ne peux m'empêcher de me demander ce qui a poussé l'auteur à faire ce choix. 

En tout cas, j'ai passé dans l'ensemble un bon moment en lisant Le Parfum. Ce n'était pas un coup de coeur mais il reste une excellente lecture, même avec tout un passage qui aurait mérité d'être réduit. Autrement, la plume de l'auteur est incroyable et nous amène à apprécier un personnage principal finalement plus qu'antipathique et presque fou. J'ai adoré ce brin de folie, le fait de nous emmener vers une suite de l'histoire logique mais imprévisible. 

Cam 

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