Chronique #36 - Les Hauts de Hurlevent, Emily Brontë

By Camille - janvier 26, 2020


J'ai mis du temps à le lire, c'est vrai. Mais quelle lecture ! Je crois que Les Hauts de Hurlevent rentre dans mes classiques préférés. Je le referme pourtant avec une drôle de sensation, celle d'avoir été un peu perdue dans ma lecture, de ne pas avoir su la lire d'une traite, de ne pas avoir été aussi investie dans ma lecture que je le suis parfois. Et, pourtant, je sens que j'ai adoré lire la plume de Brontë et suivre ces personnages... Etrange, non ?

En réalité, il est vrai que l'histoire n'est pas des plus simples. Le narrateur, Monsieur Lockwood, vient de s'installer à Trushcross Grange, à côté du domaine des Hauts de Hurlevent où vit Heathcliff, son seul voisin à des kilomètres à la ronde. Celui-ci semble cacher une lourde histoire que notre narrateur, curieux, souhaite découvrir. Il demande alors à Nelly Dean, autrefois au service de la maison Earnshaw puis de la maison Linton - les anciens propriétaires respectifs des Hauts et de Thrushcross Grange -, de lui expliquer ce qui a bien pu se passer entre les deux familles. Finalement, c'est donc par une série de souvenirs que l'intrigue de ce livre se place. Le temps présent importe peu : les questions en suspens restent : qui est réellement Heathcliff ? Qui est cette mystérieuse Catherine qu'il semble voir sous forme de fantôme ? Pourquoi y a-t-il chez lui une Mrs Heathcliff qui ne semble être ni sa fille, ni sa femme ? Tant de mystères règnent autour de cette famille voisine et l'histoire qui lui est liée est plus compliquée qu'il n'y paraît.

S'il vous a peut-être paru difficile de suivre le paragraphe précédent, tout est normal. On retrouve dans ce roman beaucoup de noms - dont des noms qui se ressemblent beaucoup - mais aussi des lieux et des liens entre les personnages que j'avais parfois tendance à oublier. Heureusement, le petit arbre généalogique au début m'a servi de nombreuses fois et m'a permis de ne pas trop me perdre, il n'empêche que c'était parfois une lecture ardue. C'est sûrement ce qui m'a fait poser plusieurs fois le livre en me disant que je reprendrais ma lecture plus tard. Néanmoins, j'ai persévéré : parce que le personnage d'Heathcliff était passionnant. L'un des personnages les plus curieux de la littérature. Il n'avait presque pas de coeur, ou alors un coeur enfoui et inaccessible. Le personnage de Catherine parfois imprévisible donne aussi tout le rythme au récit.

C'est cette passion entre les deux personnages qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin (passion, et non pas amour car tous deux représentent un lien si fort qu'il en est presque destructeur), d'autant qu'au fil de la lecture, on finit par se demander comment l'auteure va tenir encore plus de 200 pages après l'un des événements qui semble faire prendre au récit un tout autre tournant. En tout cas, sa plume m'a embarquée et, oui, j'ai mis plus d'un mois et demi à lire ce livre, mais je le gardais toujours dans un coin de ma tête, je pensais souvent à l'histoire et c'est ce qui me poussait à chaque fois à reprendre ma lecture. Et ça, c'est vraiment rare. Quand je fais trop de pauses dans un roman, je finis souvent par l'abandonner et le relire beaucoup plus tard. Ici, je gardais tout de même cette envie de connaître le fin mot de l'histoire. Si vous n'êtes pas un fan de romans classiques, celui-ci pourrait néanmoins retenir votre attention. Il était plus rythmé et plus intense que n'importe quel autre à mon sens.

Cam

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