Date de parution : 1852
Genre : Fantastique
Edition : Folio classique
Couleur que l'on pourrait associer : Rouge
Musique que l'on pourrait associer : Cloches à travers les feuilles, Debussy
Résumé : Les lendemains de la Chouannerie. Dans une atmosphère de campagne barbare où interviennent des pâtres jeteurs de sorts et des vieilles femmes hantées par le souvenir de leurs débauches, Jeanne Le Hardouey, une aristocrate claudélienne mésalliée d'âme et de corps à un acquéreur de biens nationaux, est "ensorcelée" par un prêtre, l'abbé de La Croix-Jugan, qui a tenté de se suicider par désespoir de la cause perdue et dont le visage monstrueux porte la trace des tortures que lui ont fait subir les Bleus.
Vous allez voir débarquer beaucoup de classiques par ici prochainement, et parmi eux, je crois que L'Ensorcelée est clairement mon préféré. Déjà, on part sur une base de fantastique (au sens strict du terme, c'est-à-dire un monde réel dans lequel il se passe des phénomènes étranges sans qu'on ne puisse dire si ces phénomènes peuvent être expliqués ou sont surnaturels). Ce roman, présenté comme un mythe autour d'un village de Normandie, est captivant. Déjà parce qu'il inclut dès le départ un personnage quelque peu atypique : l'abbé, défiguré, qui intrigue certains personnages, notamment la fameuse Jeanne Le Hardouey. Au-delà de ça, d'Aurevilly nous offre un récit plein de poésie, très agréable et beau à lire. Ce roman, approuvé par rien de moins que Baudelaire lui-même, se lit très facilement (et pourtant même si je lis beaucoup de classique, je peux vous dire que ce n'est pas nécessairement avec beaucoup de facilité, mais celui-ci, aucun problème !). Et ce que j'aime le plus dans un livre, c'est que le lecteur soit actif, qu'il y ait une interaction avec lui, et l'Ensorcelée a même réussi à me faire ressentir ça grâce au genre du roman lui-même : comment savoir si on peut trouver une explication rationnelle à ce qu'il se passe dans ce village ? A vous de vous faire votre propre avis sur la question.
Note : 9/10
Quelques citations :
« Elle avait été belle comme le jour à dix-huit ans : moins belle cependant que sa mère ; mais cette beauté, qui passe plus vite dans les femmes de la campagne que dans les femmes du monde, parce qu'elles ne font rien pour la retenir, elle ne l'avait plus.
Je veux parler de cette chair lumineuse de roses fondues et devenues fruit sur des joues virginales, de cette perle de fraîcheur des filles normandes près de laquelle la plus pure nacre des huîtres de leurs rochers semble manquer de transparence et d'humidité. »
Je veux parler de cette chair lumineuse de roses fondues et devenues fruit sur des joues virginales, de cette perle de fraîcheur des filles normandes près de laquelle la plus pure nacre des huîtres de leurs rochers semble manquer de transparence et d'humidité. »
« Ce qui doit nous sauver peut nous perdre. Ce signe de croix fut son malheur. »
Une lecture des plus agréables pour moi (et surprenante ! Je suis d'habitude très déçue de ce qu'on m'oblige à lire). J'ai d'ailleurs Les Diaboliques dans ma bibliothèque et si j'ai un peu de temps, je pense le lire d'ici la fin de l'année.
Ce roman rentre dans le cadre du Challenge de l'imaginaire 2019.
Ce roman rentre dans le cadre du Challenge de l'imaginaire 2019.
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