Date de parution : 1869

Autres ouvrages majeurs de l'auteur : Madame Bovary, Salammbô

Genre : Réalisme 

Couleur que l'on pourrait associer : rose pâle 

Chanson que l'on pourrait associer : A peu près, Pomme

Edition : Kindle

Résumé par mes soins : Frédéric Moreau rencontre par hasard, sur un bateau, un couple : les Arnoux. Il est attiré dès le premier regard par Marie Arnoux, il promet de se rapprocher d'elle et donc de la revoir. Le héros se faufile alors dans les mailles de la bourgeoisie parisienne du XIXe, tente d'y faire sa place, dans l'espoir de passer plus de temps avec la jeune femme. Par ses rencontres et par la vie qu'il va mener durant sa jeunesse, Frédéric va entamer son Education Sentimentale. 

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce livre, d'abord parce que j'en avais lu des extraits au lycée et qu'ils m'avaient beaucoup plu mais aussi pour découvrir entièrement le style de Flaubert que je ne connaissais pas vraiment, et pour lire un peu de réalisme autre que celui de notre cher Victor Hugo. 

Je dois dire que le réalisme, ce n'est pas ce qui me botte le plus. Malgré des passages très actifs et très prenants, on retrouve, comme dans tout livre réaliste, des passages très descriptifs, des allers et venus qui n'en finissent pas de Frédéric dans les rues de Paris. Ça peut certes être très sympa pour les habitants de la capitale qui parviendraient facilement à se situer dans le livre et à suivre les déambulations du personnage, pour moi, j'avais tout simplement l'impression de lire une carte routière. Bon, j'y vais un peu fort ici, mais c'est vrai que pour ma part, ces passages n'étaient pas les plus passionnants. 

L'auteur présente dans ce livre une histoire d'amour compliquée, voire même impossible. Il présente à la fois l'adultère, le Paris des années 1800, quelques bouts de révoltes, un amour platonique, des mariages arrangés... Les thèmes sont variés et nous décrivent avec brio cette époque, et notamment la haute société du XIXe siècle, à travers plusieurs personnages plus singuliers les uns que les autres. 

Le grand nombre de personnages m'a vite perdue et disons que si je suivais bien au début, il y a eu un moment de flou très rapidement dans ma lecture. J'ai fini par reprendre le fil à partir du milieu du livre (livre qui est d'ailleurs très conséquent, il m'a fallu un certain temps pour le lire). Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé le personnage de Frédéric qui veut seulement combler ses désirs et ne demande rien à personne : il paraît jeune, peut-être encore un peu naïf, pas assez hardi et vicieux pour faire des coups bats, il n'ose souvent pas dire non et subit ce que les autres personnages font autour de lui plutôt que d'être le personnage actif de l'histoire, du moins c'était un peu mon ressenti en finissant ce pavé. 

Ça n'enlève en tout cas en rien la beauté de l'écriture de Flaubert, surtout ses descriptions de personnages que je trouve absolument sublimes et complètes. Il ne décrit pas seulement un personnage par leur apparence mais aussi beaucoup par leurs gestes, leurs habitudes, leurs comportements ce qui les rend très réels à l'esprit. 

Je ne suis pas sûre de relire un Flaubert de si tôt, mais c'était néanmoins une belle expérience et une première lecture de l'auteur assez sympathique. 

Note : 6/10

Quelques citations : 

« Il connaissait la forme de chacun de ses ongles, il se délectait à écouter le sifflement de sa robe de soie quand elle passait auprès des portes, il humait en cachette la senteur de son mouchoir ; son peigne, ses gants, ses bagues étaient pour lui des choses particulières, importantes comme des oeuvres d'art, presque animées comme des personnes ; toutes lui prenaient le coeur et augmentaient sa passion. »

« Après des spasmes de gaieté, c'étaient des colères enfantines ; ou bien elle rêvait, assise par terre, devant le feu, la tête basse et le genou dans ses deux mains, plus inerte qu'une couleuvre engourdie. Sans y prendre garde, elle s'habillait devant lui, tirait avec lenteur ses bas de soie, puis se lavait à grande eau le visage, en se renversant la taille comme une naïade qui frissonne »


Quels sont vos classiques préférés ? Avez-vous déjà lu du réalisme, voire du Flaubert ? 
Bonne lecture,
Cam