Chronique #6 - La vérité sur l'affaire Harry Quebert, Joël Dicker

By Camille - septembre 08, 2018


Date de parution : 2012
Autres ouvrages majeurs de l'auteur : Le livre des Baltimore, La disparition de Stephanie Meyer, Les derniers jours de nos pères
Genre : Mystère, Policier, Fiction
Edition : De Fallois
Couleur que l'on pourrait associer : Bleu océan
Chanson que l'on pourrait associer : Laura Palmer, Bastille

Résumé : À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois.

Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?



"- Quoi ? Tu ne l'as toujours pas lu ?!" 
"- Ah vraiment tu verras il est génial !" 
En entendant de telles critiques, j'ai fini par me donner un bon coup de pied aux fesses et j'ai entamé ma lecture... Ce qui me rebutait sans doute le plus, c'était sa longueur. La vérité sur l'affaire Harry Quebert est un beau pavé de plus de 800 pages, alors oui, faut s'y atteler. Surtout que j'étais en plein dans mes lectures classiques/philo/essais, et que j'avais vraiment besoin d'une lecture annexe, un livre qui se lirait tout seul, et qui me permettrait de ne pas me dégoûter de la lecture (autant j'adore lire du classique, autant quand on m'y force, je peux rester bloquée sur un bouquin pendant des mois et ne plus rien lire). Bref, j'ai ouvert La vérité sur l'affaire Harry Quebert (on simplifiera le titre par LVSAHQ si ça ne vous ennuie pas). Bref, j'ai dévoré un pavé de 850 pages en à peine une semaine. Je crois bien que ça ne m'était pas arrivé depuis que j'ai enchaîné les Hunger Games en une semaine (donc 900 pages ou plus), c'est-à-dire il y a cinq ans peut-être si ce n'est plus. 
En lisant ce livre, je suis passée par plusieurs stades. Le début est troublant. En lisant le résumé, je me suis dit que ce n'était pas l'histoire la plus originale que j'allais lire. Une relation entre un majeur et une mineure ? Déjà vu. Un meurtre troublant sur une jeune qu'on pensait connaître et qui finalement cachait de lourds secrets ? Déjà vu aussi. Les deux combinés, certes, ça pouvait être intéressant, mais bien que j'adore les policiers, je leur trouve toujours un côté redondant. Donc j'ai commencé les premières pages et effectivement, rien de bien transcendant. La singularité qu'a proposé J. Dicker, c'est en fait de mêler deux intrigues, et c'est ça qui a rendu je pense ma lecture plus captivante déjà. On a certes cette histoire de meurtre, cette vérité qu'on ne parvient pas à comprendre, mais on a aussi l'histoire de Marcus Goldman, jeune protagoniste de l'histoire, écrivain bientôt déchu, qui n'a qu'un temps limité pour redorer son blason et qui tout au long du livre sera tanné par son éditeur pour faire un nouveau livre sans qu'il ne parvienne à retrouver l'inspiration. 
Ensuite, il y a aussi ces débuts de chapitre qui sont passionnants, des flashbacks de conversation entre le maître et l'élève, Harry et Marcus, dans lesquels Harry donne ses 32 conseils pour écrire un beau roman. Des conseils qui nous empêchent de ne pas éprouver une affection pour ce duo. 
LVSAHQ, c'est aussi un livre qui est plus que porté par ses personnages. On pourrait presque croire Dicker nihiliste, parce que dans cette histoire, il n'y a pas un seul personnage qui n'ait rien à se reprocher. Pas un seul qui n'ait des vices. On a tous nos défauts, et c'est ce qui rend le tout si réel, c'est qu'on ait à mon sens bien loin des personnages tout parfaits et tout lisses qu'on pourrait trouver d'ordinaire dans un roman. Loin aussi des personnages spectateurs qu'on peut trouver parfois, qu'on rencontre quelques fois et qui n'auront rien apporté à la profondeur de l'histoire. Personnellement, j'ai réussi à la fois à détester et à m'attacher à tous les personnages, parfois pour la même raison. La jalousie de l'une peut vous faire haïr cette personne (allons, pourquoi est-elle si bête ?) avant de nous faire plonger avec elle dans son désespoir et son chagrin amoureux. 
Les rebondissements sont eux aussi à prendre en compte dans la note, parce que boudiou, je connaissais Bussi et ses histoires tordues, mais alors Dicker, c'est un autre niveau ! Il vous mènera en bateau jusqu'au bout, jusqu'à la dernière page, presque jusqu'à la dernière ligne. Jusqu'à ce que tout fasse sens. Jusqu'à ce que vous ne puissiez plus dire "mais je ne comprends pas, il y a quand même quelque chose qui cloche". Tout a une explication. Tout. Et ce qui est génial, c'est de se prendre soi-même pour un détective au fil de l'intrigue. A essayer de comprendre ce qui ne va pas dans le raisonnement de l'inspecteur. 
Avant-dernier point de cette chronique qui se fait longue (mea culpa), la plume de Joël Dicker est vraiment fluide, sobre et pourtant riche. Elle se lit très facilement (et très vite... oups !). 
Finalement, LVSAHQ n'obtiendra pas un 10, même s'il va se placer sur le blog dans la catégorie coup de coeur (vous ne pensiez tout de même pas que j'avais écrit ce pavé élogieux pour finalement le mettre au même rang que tous les autres ?). Pourquoi pas le 10 ? Pour la fin. Elle n'est ni bâclée, ni décevante, bien au contraire. Les dernières révélations sont incroyables et inimaginables. La fin a été si émouvante pour moi, j'étais si attachée à Harry, à Marcus, à tous, que j'en avais les larmes aux yeux, chose qui ne m'arrive pas souvent en lisant. Pourtant, certains pourraient critiquer le côté un peu farfelu de cette fin. Pour moi, elle m'a emmenée sur des terrains que j'apprécie beaucoup, peu vraisemblables, certes, mais bien imaginés. C'est ce manque du côté terre à terre qui m'a manqué, parce qu'on l'a eu pendant tout le livre, et soudain c'est comme si on partait dans les délires de l'auteur, le moment où tout dérape, où il n'y a plus de retenu. C'est à double tranchant pour les lecteurs. Certains diront que c'est complètement délirants. Moi au contraire, j'ai aimé ce délire, mais ça a tout de même retiré en moi le côté parfait que je trouvais au livre jusqu'ici. Ça n'enlève en rien la grande qualité de l'ouvrage. 
Je dis bravo, Monsieur Joël Dicker, et j'ai hâte de découvrir votre plume avec d'autres ouvrages !

Note : 9/10

Quelques citations : 
« - Marcus, savez-vous quel est le moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un?
- Non
- C'est de le perdre. »
« Un bon livre, Marcus, est un livre qu'on regrette d'avoir terminé. »
« Apprenez à aimer vos échecs, Marcus, car ce sont eux qui vous bâtiront. Ce sont vos échecs qui donneront toute leur saveur à vos victoires. »
(et globalement, je pourrais vous mettre toutes les citations d'Harry, parce que chacune de ses paroles était une leçon de vie)

Avez-vous déjà lu Joël Dicker ? Avez-vous déjà lu un roman qui vous a complètement chamboulé ?
Cam 

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1 commentaires

  1. Je n'ai jamais lu de Joël Dicker mais si les romans de l'auteurs font tous 800 pages je tiens un indice lol
    Non plus sérieusement, le résumé est vraiment accrocheur et si l'auteur est du style à avoir des histoires tordue ça peut me plaire (je n'ai jamais lu de Bussi non plus d'ailleurs, il faut que je me lance :p).

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