Date de parution : 2018

Genre : Fantasy

Autres oeuvres : La marque des anges, Dreams of gods and monsters

Résumé : C'est le rêve qui choisit le rêveur, et non l'inverse...

Il est une ville, au centre du désert, où nul n'a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d'interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde... Pire encore, un soir d'hiver, le nom de ce lieu de légende s'évanouit en un clin d'œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme. 

Quinze ans plus tard, il travaille dans la plus grande bibliothèque du monde, à Zosma, en rêvant de fabuleuses découvertes quand, de la Cité oubliée, émerge tout à coup une curieuse expédition venue recruter les meilleurs scientifiques du continent. Pourquoi diable s'obstiner à réunir ces esprits éminents ? Mystère... Et pourquoi Lazlo voit-il donc ses songes se peupler de visions étranges – à commencer par une déesse à la peau bleue pourtant assassinée, des années plus tôt, par les habitants de la ville interdite ? Qui est-elle vraiment ? Comment le jeune homme, qui ignore tout de sa légende, peut-il bien la voir en rêve ?

        C'est le rêve qui choisit le rêveur, et non l'inverse... Rien qu'avec cette simple phrase, on entre complètement dans la poésie et l'univers de Laini Taylor. Peu concentrée et attentive, le début m'a posé quelques difficultés. J'ai dû relire plusieurs fois le prologue, pour être sûre que j'avais bien compris. Je ne comprenais pas le rapport avec toute l'histoire qui était contée derrière. Et puis, tout est devenu clair. Il y a ce moment dans le roman, un moment déclic où tout commence à s'enchaîner, où on est pris dans les aventures, où on commence à s'attacher aux personnages, à découvrir leur sensibilité, leurs points forts et leur faiblesses. Je crois que c'est ce que j'ai le plus aimé dans ce roman : la dualité de chaque personnage. Laini Taylor nous permet de les connaître au plus profond d'eux-mêmes et de comprendre leurs choix et leurs actions. J'ai adoré la relation entre les deux personnages principaux, relation si singulière, et cette si jolie métaphore : connaître quelqu'un, cela passe par connaître ses rêves. En effet, j'ai aussi pris beaucoup de recul sur ce livre et je l'ai trouvé vraiment philosophique, avec beaucoup de beaux messages. Messages qui tournent toujours un peu autour du rêve et c'est ce qui a rendu cette oeuvre si mystique, si douce. Quand on lit, on est comme dans un songe. On est propulsé dans ce nouveau monde qu'est Désolation, dans ces nouvelles lois physiques, dans ces désirs d'alchimiste, dans cette histoire d'héros et de Dieux qui, dit ainsi, pourrait presque faire penser à un conte ou une légende mythologique. Parce que dans Le Faiseur de Rêves, c'est celui que tout le monde méprise, le seul qui croît en ses rêves - aussi incroyables qu'ils puissent paraître - qui réussit à accomplir l'impossible : faire de ses rêves une réalité. Laini Taylor montre aussi que chaque bataille a un prix, que pour sauver le monde il faut parfois sacrifier des vies. Ce livre est d'une telle richesse et d'une telle profondeur que même plusieurs semaines après sa lecture, j'y pense encore. 

Quelques citations : 

« Il avait peut-être été bref, mais une grande partie d’un baiser - surtout pour un premier - réside dans l’instant qui le précède: avant que les lèvres ne se touchent, que les yeux ne se ferment, lorsqu’on est submergé par la vue de l’autre, par la force de l’attraction. C’est comme... comme... trouver un livre à l’intérieur d’un autre. Un petit ouvrage précieux caché dans un plus grand, ordinaire... »

« En effet, l’inconscient est un terrain ouvert, dépourvu de murs ou de barrières, pour le meilleur et pour le pire. Pensées et sentiments sont libres d’y vagabonder, comme des personnages quittant les pages de leurs livres pour aller goûter à la vie dans d’autres histoires. Les terreurs rôdent, tout comme les désirs, et les secrets sont exposés telles des poches retournées. Anciens et nouveaux souvenirs se croisent, dansent ensemble et laissent leurs parfums les uns sur les autres, comme des amants. C’est ainsi que le sens est créé. L’esprit se construit à la manière d’un nid de sirrah, avec tout ce qu’il trouve à portée de main : fils de soie, cheveux volés, plumes d’oiseaux morts… La seule règle, c’est qu’il n’y en a aucune.»

Note : 9/10

Ce roman rentre dans le cadre du Challenge de l'imaginaire 2019.

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